Le rideau est levé

Publié le 18 décembre 2012

Intrus-2db62Le théâtre de Monaco a ouvert ses portes aux élèves du lycée, sous l’impulsion de leurs professeurs de français et Documentaliste mesdames Bultez, Rubino, Zanin et M.Tock.

C’est une première comédie qui va tenir en haleine nos jeunes spectateurs.

Claude Rich, savant vieillissant, réfléchit sur sa vie, et alors qu’il allait se coucher, reçoit une visite étrange, celle de «L’intrus » incarnée par Nicolas Vaude . Cet être va lui proposer un pacte diabolique nous rappelant le thème de Faust : en offrant sa vie à l’intrus, notre vieillard gagnera quelques instants de bonheur et une dernière jeunesse…Une confrontation subtile va s’installer entre l’esprit scientifique et pragmatique de notre vieillard et ce diable d’homme d’aspect fantastique, criant de vérité dans l’arrogance de sa jeunesse. Confronté à l’intrus, à l’heure du bilan, notre savant va vivre et revivre ce qu’il pense avoir négligé dans son existence et entraîner ainsi le spectateur à se poser les mêmes questions existentielles : quel sens donner à sa vie, la mort, l’amour, le bonheur ?… Presque deux heures de spectacle et l’impression d’à peine quelques instants, tant le jeu des acteurs, rejoints par Jean-Claude Bouillon, Delphine Rich et Chloé Berthier, a su intéresser le public…

299_10162_AFFICHE-MUSSET-2Après ce choix pertinent poussant les jeunes à réfléchir et revisiter Faust, voici une pièce mise en scène par Isabelle Andréani, évoquant Alfred de Musset. Dans le décor poussiéreux d’un grenier, très réaliste…,au point qu’un nuage de poussière s’élève du drap secoué par notre héroïne…, un cocher, joué par Xavier Lemaire, et la servante de Musset, Isabelle Andréani époustouflante de naturel , découvrent des manuscrits de l’auteur, alors qu’ils étaient sensés retrouver les harnais des chevaux ! Une première partie nous fait découvrir la vie de Musset, des extraits de ses poèmes, de ses pièces de théâtre et permettent ainsi aux jeunes étudiants de suivre de façon très vivante un cours d’histoire littéraire. Le jeu des acteurs reste très enlevé tandis que le leit-motiv de la recherche des harnais prête à sourire…tout est prétexte pour s’éterniser dans cet endroit et prolonger le badinage ! Nous découvrons alors une correspondance à double entrée, habile jeu littéraire, entre Georges Sand et Alfred de Musset qui nous rappelle leur fi des convenances jusqu’ à l’aspect grivois de leurs échanges épistolaires ! Un moment savoureux…Le spectacle continue avec du théâtre dans le théâtre où notre jeune Léonie excelle en jouant avec des marionnettes aux accents et langages bien différents suggérant leurs différences de classe sociale : un joli exemple de l’art des comédiens pour nos futurs artistes ! Enfin nos deux jeunes gens décident de jouer « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » où ils se déclarent mutuellement leur amour… . Le vieux grenier se transforme en salon et la conversation donne lieu à une singulière demande en mariage. Musset donne ici toute l’ampleur de son génie dédié au théâtre romantique.

Sous les applaudissements, le cocher joué par Xavier Lemaire, aura la délicate attention de dédier ce spectacle à l’un de leurs éclairagistes disparu depuis peu : « une lumière s’est éteinte ainsi que l’ombre d’un visage… ». Le théâtre reste le porte–parole du cœur.

Ces deux acteurs au jeu magnifique seront à l’affiche du spectacle du jeudi 16 janvier : « Le jeu de l’Amour et du Hasard »de Marivaux. Nul doute que nous allons nous régaler ! …Mais n’oublions pas le jeudi 8 novembre « Peggy Guggenheim, femme face à son miroir ». Cette pièce de Lanie Robertson retrace la vie de cet amateur d’art étroitement liée à la création artistique du XXème siècle dont le rôle est tenu superbement par Stéphanie Bataille.

Amener des élèves au théâtre est un choix que l’on applaudit vivement !

samuel
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