Une élève de St Jo nous présente d’autres facettes du festival de Cannes

Publié le 23 juin 2014

WP_20140518_00hd2Ayant eu, à deux reprises, la chance de couvrir le festival de Cannes pour Cinéaddict, site web chargé de publier actualités et critiques cinématographiques, il m’a paru évident que la réalité de l’événement en question se tient bien loin de l’image que l’on en donne.

Si le festival entier semble tourner autour de ces quelques marches, du légendaire tapis rouge qui les recouvre et des paillettes, encore chaudes, qui viennent de s’y déposer au passage d’une icône, le vrai champ de bataille est ailleurs ; à l’intérieur même du palais des festivals où, à peine débarrassé de l’univers mondain de sa façade extérieur, celui-ci nous ouvre les portes d’un autre monde, tout autant irréel: le monde journalistique.

Car, si l’on en parle peu, le festival, c’est avant tout des journalistes de toutes les couleurs, qui fusent dans tous les sens, paperasse et micro à la main, sans vraiment savoir où ils vont, ni depuis combien de temps ils n’ont pas dormi. Ils tissent des liens, s’échangent leurs numéros, parfois se frappent sur la tête -l’éternel conflit entre le vieux critique aigri et le fervent défenseur de nouveauté- ou bien sur celle des videurs qui réquisitionnent leur sandwich à l’entrée du palais. Ils troquent des places pour les festivals du monde entier, et débattent de la dernière projection avec des mots compliqués et gestes très spirituels autour d’une tasse de café…

Alors, dans ce monde où la réflexion et la recherche artistique sont reines, les personnalités laissent leur masque à l’entrée et nous montrent qu’elles travaillent, créent sans relâche, et sont artistes avant d’être célèbres. Elles nous exposent ainsi leur démarche à travers de longs, longs, longs discours – cf Marion Cotillard qui prend une bonne minute de réflexion après chaque mot -, nous rappelant au passage la vertu indispensable à la survie festivalière: la patience. La patience face à Marion et ses phrases qui ne finissent jamais ; face aux interminables embouteillages de piétons sur les trottoirs ; face aux files d’attente pour les conférences et les projections…qui en valent tout de même largement..

Après les mondanités des marches et les débats philosophiques des conférences demeure en effet une dernière facette du festival, qui n’est pas des moindres: celle des sombres salles de projections, elles-mêmes constituant une porte ouverte sur mille mondes qui se confondent en une seule et même œuvre d’art : un film. Un film, dont on ressort des idées plein la tête, pour se plonger dans un autre, puis un autre, puis de nouvelles idées s’ajoutent aux précédentes, et tout s’imbrique jusqu’à ne plus nous laisser grand souvenir de ce que l’on appellerait la « réalité ».

Le festival de Cannes, c’est donc avant tout un séjour dans une autre dimension où la réalité n’existe plus, enfermée à l’extérieur d’un palais où quelques salles de projection suffisent à nous emmener loin, bien loin…

MARINE DE GUGLIELMO – TERMINALE L

samuel
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