Début décembre, visite de Messieurs Siccardi et Moix, écrivains, dans les classes de 5èmes 1et 2.
Un moment privilégié et précieux pour les jeunes qui ont rencontré le chemin qui conduit à l’écriture !
Pour beaucoup d’élèves adeptes du « zapping », il s’agit de tout faire en un minimum de temps sans chercher à tendre vers la perfection. Esclaves des cadences modernes et effrénées, « faire ceci, faire cela, du sport pour la santé, de la musique pour la dextérité, de la danse pour la motricité, du théâtre pour l’oralité », tous ces jeunes sont devenus impatients.
Cette horreur qu’ils portent pour la patience et la lenteur contribue certainement au déficit de persévérance et concentration dans l’acte d’écriture !
Jean Siccardi, auteur d’ouvrages poétiques et d’albums pour la jeunesse, pour qui « On doit consacrer sa vie entière à son métier d’écrivain, sans aucune concession ni indulgence » a essayé de réconcilier les jeunes avec l’écriture, l’espace d’une heure.
Pour écrire, il faut du temps, prendre son temps, pour trouver l’inspiration, construire sa pensée et ses idées. Les outils ou instruments ? Le carnet… qui permet de toujours fixer l’instant présent à jamais et le stylo, vieil outil qui permet l’écriture manuscrite, plus vraie car plus proche de l ‘écrivain.
Et puis, « prendre le temps de se pencher sur un mot, une odeur, une sensation » pour imaginer, inventer, bref, créer , « pour retrouver le temps perdu » comme le dira Alexandre Moix, autre écrivain, auteur des Cryptides, très proche de l’expérience proustienne, « de la petite madeleine » qui permet de ressusciter l’étrange saveur du passé.
« Il faut écrire, affirment-ils en choeur pour être transporté autre part, dans l’extraordinaire monde de l’imaginaire et ainsi libérer l’ énergie créatrice ».
Certes, écrire « c’est du boulot ! ». Il faut travailler son texte, s’arrêter sur un mot, une phrase, la manipuler pour, après correction, tendre vers la perfection. Rien n’est immédiat ni facile !
« Travaillez, prenez de la peine ( …) vous trouverez un trésor » disait le sage laboureur à ses enfants, lisez, écrivez, prenez de la peine, vous trouverez votre propre richesse, votre épanouissement qui fera de vous des hommes et des femmes libres de penser et de créer !
Lamas M.
PS : Un grand merci à Sophie Zanin qui a permis cette expérience.
